Pour les chercheurs
"Nul ne peut suivre la Voie des Arcs en ciel, si, au préalable, il n'a ouvert sa fontanelle" Dagpa Tendzing
"Il est très étonnant de faire le parallèle entre deux mythes : la médecine du Bouddha et la Pierre Philosophale des Alchimistes.
La médecine du Bouddha possèdent 3 qualités : le pouvoir de guérir toutes maladies, le pouvoir de ne plus manquer de rien et le pouvoir de rendre immortel. (Je prends le terme immortalité dans le sens immortalité de conscience.
La Pierre Philosophal, quand à elle, possèderait les mêmes qualités.
Dois-je conclure que le Bouddha était un Alchimiste ou que les Alchimistes du moyen âge étaient des bodhisattvas ?" Dagpa Tendzing
Qu'est-ce que l'Eveil, que dois-je faire pour arriver à le connaître ?
L'Éveil est un basculement de la conscience. Il survient spontanément, c'est un état de grâce que l'on ne peut provoquer. Quelques rares êtres connaissent un Éveil soudain et puissant, souvent irréversible, mais pour beaucoup, c'est un processus graduel. Dans cet état, vous vous reconnaissez comme étant la présence qui se trouve derrière les pensées. Les pensées cessent d'être autonomes et de représenter l'image d'un individu, mais émanent spontanément, sans aliéner la présence.
Aucune démarche logique ne mène à l'Éveil, et rien ne peut être fait pour le provoquer. Étant donné que votre véritable nature est au-delà du mental, aucune réflexion ne peut vous y amenez, même si le désir émane de la pensée. En fait, toute action ayant pour but de s'éveiller ne ferait que diminuer la chance qu'il survienne, puisse que l'Éveil, c'est être et non avoir.
Mais la condition favorable à son apparition est la conscience sans pensées, la pure conscience. Cette condition peut être réalisée en s'identifiant comme le témoin des pensées, en recherchant la source du « je » qui est en vous et en laissant tomber toute autre identification.
Les temps sont durs, et j'ai peur que ma pratique spirituelle me mette en décalage avec la société.
La pratique spirituelle ne signifie pas s'enfermer dans une grotte et méditer tout le temps. Quand bien même certains arrivent à ce stade, cela ne veut pas dire que cette étape est nécessaire. Votre naissance n'est pas le fruit du hasard, mais bien la conjonction de plusieurs événements d'une vie antérieure. Les Vasana (tendances inconscientes) de cette vie antérieure ont poussé le Soi à s'incarner dans un corps humain (Jivatman). Mais le choix de ce corps et de son environnement est intimement lié à l'évolution qui doit se produire dans la vie actuelle. Ce qui veut dire, que votre vie actuelle est parfaitement adaptée à l'évolution que vous devez réaliser dans cette vie. Il n'est donc pas nécessaire de vous réfugier en dehors de la société. Une telle pratique créerait très probablement des tensions et des contradictions qui viendraient encombrer le mental et donc entacherait la pratique spirituelle. Votre pratique spirituelle actuelle devrait consister en se concentrer sur l'instant présent et sur les actions qui se produisent dans l'instant présent. Quand l'attention se place dans les pensées, ramenez la sur la respiration et sur l'observation. Vous verrez alors que les actions seront parfaitement adaptées et ne vous écarteront pas de votre pratique spirituelle.
Y a-t-il de bonnes pensées et de mauvaises pensées ? N'est-il pas correct de rechercher à faire le bien ?
Il n'y a rien de mal à rechercher à faire le bien, toutefois la vérité est au-delà des pensées. Les pensées détournent l'attention du Soi, de l'identité réelle. Poursuivre un but autre que celui de connaître sa véritable nature, c'est se détourner du sens de la vie, et donc de créer un karma. Bien que ce karma soit meilleur si les actions sont bonnes et empreintes de compassion, il vous écartera de votre réalisation, qui est pure félicité.
De plus, être réalisé, c'est être en harmonie parfaite avec tous les êtres. Un être réalisé est donc perçu comme ayant de bonnes pensées, bien que cette perception ne soit qu'extérieure et que les motivations d'un tel être aient disparu.
J'ai peur de la mort, que dois-je faire pour la surmonter ?
Si vous observez correctement cette peur, vous réaliserez qu'elle n'est pas permanente. Durant le sommeil profond, sans rêves, cette peur n'existe pas. Ce que vous craignez, ce n'est pas de mourir, de perdre votre corps, mais de perdre l'esprit qui fonctionne en lui et par lequel l'environnement est perçu.
Cette conscience qui perçoit disparaît régulièrement, ce qui prouve que ce que vous êtes ne peut mourir. Par exemple, quelqu'un qui boit de l'alcool excessivement n'est plus conscient de ce qui l'entoure, de même que celui qui subit une anesthésie totale. Pourtant, au réveil, cette même personne déclare toujours être la même.
Ceci parce que l'identité réelle n'est pas au niveau des pensées, mais au niveau du témoin de ces pensées.Habituez-vous à vous identifier comme le témoin et observez combien il est constant et permanent. C'est même la seule chose permanente qu'il y a en vous !
J'ai rencontré un maître occidental qui m'a conseillé de me répéter « Qui suis-je ? », comme un mantra. Je trouve cela fatiguant et je n'en ressens pas de résultats.
Vous vous êtes déjà le Soi et nul besoin de vous le répéter. Faire de l'investigation « Qui suis-je ? » un mantra n'est pas le but recherché. Le but d'un mantra est l'utilisation d'une seule pensée afin d'exclure toutes les autres pensées. En utilisant le mantra pendant un certain temps, toutes les pensées, sauf celle du mantra, disparaissent progressivement. Finalement, même la pensée du mantra disparaît également, laissant place à l'observation sans pensées, à la pure conscience.
L'investigation du Soi, c´est aller directement à la source, dans cet espace sans pensées, d'où émane la notion de « je ». C'est la méthode directe, sans effort.Quand vous répétez votre mantra, sentez qui observe le mantra, qui existait avant que ne surgisse le mot ?
Quand je médite, sur quoi dois-je me concentrer ? Sur la respiration ou sur le point entre les deux yeux ? Dois-je me concentrer toujours sur le même point ?
La concentration vise simplement à éliminer les pensées. Quel que soit le point sur lequel vous vous concentrez, celui qui se concentre reste le même.
Au début de la méditation, se concentrer sur un point peut-être une aide pour calmer le mental, mais vous devez finalement placer l'attention sur la source, sur le point d'où part l'observation. Si vous n'arrivez pas à comprendre cela, une concentration soutenue sur un point finit toujours par aboutir à la cessation des pensées et au retour à votre nature véritable.
Vous dites qu'aucun effort n'est nécessaire, mais Ramana Maharashi dit ceci :
« La Grâce divine est essentielle à la Réalisation. Elle conduit à la réalisation de Dieu. Mais une telle grâce n'est accordée qu'aux dévots sincères ou au yogi qui a travaillé avec acharnement et sans répit sur la voie de la liberté. » Cette phrase indique clairement qu'un effort est nécessaire et par conséquent que vos enseignements ne sont pas justes.
Ramana Maharashi dit aussi : « Connaissez celui qui doute. Si vous fixez votre attention sur lui, les doutes ne s'élèveront pas. Ici, celui qui doute est transcendant. Lorsqu'il cesse d'exister, il ne s'élève plus de doute. D'où s'élèveraient-ils ? Tous les gens sont en réalité des jnani, des jivanmukta, mais ils ne sont pas conscients de ce fait. Les doutes doivent être déracinés. Cela veut dire que celui qui doute doit être déraciné. Ici, celui qui doute est le mentale. »
Chaque enseignement s'adresse à une personne en particulier. Il est adapté au niveau de confiance de cette personne. Si cette personne a besoin d'un travail préliminaire car elle est convaincue qu'elle n'est pas prête et a besoin de faire des efforts, alors il lui est conseillé de pratiquer la concentration sur la respiration ou encore la répétition de mantra.
Extrait : Le livre du Mental
"L’homme terrestre est bien assis dans ses mémoires. Il ne peut pas développer de volonté véritable car tout ce qu’il veut est en réalité une conséquence de ses mémoires et non une volonté réelle provenant de son esprit.
L’homme terrestre doit donc apprendre à se défaire de ses mémoires d'où qu'elles proviennent et qu'elles que soient leurs sources.
Il lui faut d’abord comprendre qu’il ne guide rien dans sa vie car l’ensemble de sa pensée est basé sur des mémoires de différentes sources mais tout de même des mémoires. Que celles-ci ne sont certainement pas créatives car une mémoire est quelque chose de statique, de coulé dans le temps afin de prendre un certain volume spatiale.
L’âme est la source du soi ou égo, c’est elle qui maintient la reconnaissance d’être quelqu’un chez l’homme terrestre mais un jour quand celui-ci comprend que l’âme est mémoire et que l’énergie est mouvement et non statique, l’homme terrestre commence alors à entrevoir le jeu qui se joue en lui. Il peut comprendre qu’en réalité, il pourrait être quoique ce soit en autant que la mémoire ne le restreint plus. L’homme a tendance à se voir d’une certaine manière, le "Je suis comme ça" et cela est la base même du fait qu’il n’est pas créatif, qu’il n’a pas de volonté. Détruire les mémoires de sa conscience est une montagne pour l’homme terrestre. Il craint alors de ne plus être lui-même mais il ne voit pas que c’est lorsqu’il est dans ses mémoires qu’il n’est pas lui-même, c’est à dire qu’il n’est qu’une partie de lui-même, qu’il a droit a beaucoup plus qu’il ne peut le penser mais que seul sa mémoire l’en empêche.
Détruire ses mémoires c’est reconquérir ce que l’homme à toujours été, un esprit libre de la forme mémorielle, un esprit volontaire et créatif. Il y a cependant des souffrances à vivre afin de détruire l’emprise de la mémoire, des souffrances mentales proches de la folie.
J'observe le mental comme une machine à créer des pensées et des images, qui conduit à une action et qui se comporte comme une dynamo plein d'énergie perturbante.
Cela me permet de voir mes conditionnements. Mais cela se fait par séquences. Suis-je sur la bonne voie ? Est ce cela être témoin ?
Vous êtes sur la bonne voie, continuez à observer le mental comme étant extérieur à vous. Les conditionnements ne sont pas les vôtres, mais ceux du mental. Quelles que soient les idées qui y surgissent, vous restez intouché, pur et le même. Ne vous identifiez donc pas à ces conditionnements. Quand les idées s'arrêtent, le voile se lève et votre être véritable brille.
Je travaille sur ordinateur, je ne peux tout simplement pas faire ce que vous me demandez, c'est-à-dire ne plus d'investir dans les pensées ! Si je fais cela, je ne travaille plus et mon travail n'avance plus !
Cela veut-il dire que je suis condamné à ne pas pouvoir me réaliser sans quitter mon travail ?
Ne soyez le témoin des actions, l'observateur, que dans les activités autres que celles de votre travail. Les circonstances et votre environnement changeront en conséquence.
Pour l'instant la pensée de cette difficulté dans votre travail est une excuse pour ne pas pratiquer l'observation. Si vous êtes sincère, et que vous acceptez que vous ne soyez pas l'auteur de vos actions, aucun obstacle ne se présentera. Mais il faut commencer où vous êtes et ne pas attendre des circonstances favorables, qui sont déjà là.
Le travail est-il un obstacle dans la pratique ?
Les phénomènes n'affectent pas votre identité réelle et les actions ne sont que des phénomènes. Si vous n'éprouvez pas le sentiment d'être l'auteur de ces actions, et placez l'attention dans la position du témoin, vous comprendrez que ces actions sont involontaires et ne peuvent vous entraver.
Si vous êtes débutant, cela pourra vous paraître difficile, au début en tout cas, mais rapidement le travail ne vous paraîtra plus comme un obstacle. Surtout, n'ayez pas peur des conséquences de cet état de conscience. C'est cette peur qui est le premier obstacle à votre Réalisation.
Les sages disent que notre véritable nature est bonheur. Comment se fait-il que j'aie une vie misérable et que je ne ressente pas du tout ce bonheur ?
Au commencement, il y a l'observation, la conscience. Puis, surgit la pensée « ma vie est misérable ». Cela qui observe se fond dans la pensée et la confusion apparaît.
Restez dans l'observation de cette pensée et elle disparaîtra. Vous réaliserez alors que vous n'êtes pas cette pensée et que, sans cette pensée, la vie n'est pas misérable. C'est le mental qui rend la vie compliquée mais vous n'êtes pas le mental.
Extrait : Le livre du Mental
L’homme terrestre a beaucoup de difficultés à être évolutif dans sa vie de tous les jours. Il demeure souvent stagnant, sans but réel, sans regard sur le futur. Il ne fait que suivre le fil de sa vie sans réellement regarder où elle le mène. L’homme terrestre doit apprendre à regarder plus loin, sans pour autant se créer des attentes face à la vie, car il doit un jour prendre le contrôle de la réalité de celle-ci.
Prendre contrôle de la réalité de la vie ça veut dire comprendre et savoir le pourquoi de chaque situation de vie, apprendre à vivre sa vie mentale d’une manière éclairée par son esprit et non par les mémoires ancestrales qui ne font que remonter des souvenirs similaires mais qui n’éclaire pas le pourquoi des événements. Vivre en collaboration avec son esprit, c’est le questionner sur ce qui se passe, demander le pourquoi réel jusqu’à ce que nous en soyons certain, sûr de la réponse donnée par l’esprit. La vie de l’homme terrestre devrait être vécue en fonction du réveil de son esprit et non en fonction des désirs égoïques causés par la mémoires de l’âme qui veut évoluer, prendre de l’expérience à tout prix sur le dos de l’esprit de l’homme. L’âme est à vaincre car elle contient les formes-mémoires ancestrales qui bloquent le dialogue avec notre esprit. Ce dialogue n’est pas enregistré dans les annales comme étant normale, il ne fait pas parti de ce qui doit se passer dans un homme terrestre. Cela était correcte mais maintenant ce ne l’est plus car l’homme terrestre à maintenant le droit et le pouvoir de savoir, l’involution est terminée, la descente dans la matière est finie. La descente peut être renversée par la prise de conscience de notre esprit qui est là depuis toujours, silencieux.
Pouvez-vous donner la signification de « neti neti » ?
Tout ce qui est perçu ne peut être vous. Le mental ne peut pas arriver à s'attraper lui-même, en tant qu'objet et donc le Soi n'est réalisé que quand les pensées ont toutes disparu. « Neti neti » (pas cela pas cela) est donc le rejet de tous les objets mentaux puisqu'ils font partie de l'illusion et la recherche de la source des pensées.
Je suis colérique et cela me gêne dans ma pratique.
Vous n'êtes pas colérique mais l'empreinte de la colère est bien incrustée sur l'écran de votre mental. Cette habitude de prendre pour acquis le trait de caractère « colérique » a renforcé cette empreinte (vasana).Quand le cerveau reconnaît une situation donnée, il réagit selon son entraînement. C'est ce qu'on appelle « trait de caractère » ou « ego », mais cela n'est pas vous. Ce que vous êtes précède la réaction de colère, le Soi est témoin de cette réaction mais n'en est pas affectée.
Identifiez-vous comme témoin, comme pure Présence, et les conditionnements diminueront et finiront par disparaître.
C'est le lâché prise, l'abandon à Dieu de la bhakti yoga et du karma yoga.
Vous êtes impuissant et ne contrôlez pas les défauts de caractère, alors abandonnez l'idée que vous en êtes responsable. Regardez-les surgir et disparaître, ils changent constamment et ne sont pas vous.
Pourquoi insistez-vous sur le fait qu'il ne faut pas de nombreuses années, et même de nombreuses vies pour pouvoir se réaliser ?... alors que d'autres maîtres insistent sur l'importance de ne pas perdre de temps et de pratiquer intensivement pour peut-être s'éveiller dans une prochaine vie ?
Ramana Maharshi, un des plus grands sages de l'histoire de l'Inde, disait : « Celui qui ordonne toutes choses contrôle le destin des êtres en accord avec les actions des vies passées. Tout ce qui est destiné à ne pas se produire ne se produira pas, quel que soit votre effort. Tout ce qui est destiné à se produire se produira, quel que soit votre effort pour l'empêcher. C'est une chose certaine. La meilleure conduite à suivre est donc de rester tranquille. »
Si un sage conseille de pratiquer intensivement la méditation, ce n'est pas dans le but de la Réalisation mais dans celui de préparer l'auditeur à accepter plus facilement sa véritable nature. Aucun être réalisé ne vous dira ou n'écrira que connaître sa nature réelle doit prendre plusieurs vies. Dire cela sous-entend que sa nature profonde doit être atteinte, ce qui est un non-sens.
Extrait : Le livre du Mental
L’être humain sera surpris de savoir qu’il ne comprend rien à la vie et à la mort. Il est dans un genre de tunnel toute sa vie sans pouvoir regarder à l’extérieur et que seul quelques humains, durant tout le temps de l’involution, ont vu qu’il y avait de la lumière au bout du tunnel. 2,500 ans pour tourner cette idée dans tout les sens, de la simple religion amazonienne jusqu’aux grandes spiritualités astrales qui entre en contact avec un humain sensible à l’occasion.
Il a fallu beaucoup de souffrances et de foie à l’humain afin de le faire avancer vers la porte qui mène à la connaissance de soi mais cette porte n’est qu’en vue. Elle n’est pas franchie car le bond est immense, presque inhumain pour le mental assiégé de l’humain d’aujourd’hui. Il faut être presque fou, vis à vis de l’entendement normale, pour arriver à franchir cette porte et en même temps, il faut être très vigilant car les forces en présences sont immenses et elles ne veulent pas nécessairement que l’humain en sorte vainqueur.
Le temps de ce passage est variable pour chaque être humain. Il dépend de sa force, à supporter ce qu’il entend à l’intérieur de lui, à rester calme quand la vie se déchaîne autour de lui, à sa froideur acquise au long des temps. Cela dépend aussi de son double qui est en mesure de communiquer ou non avec lui. Tout cela peut sembler très long à l’humain qui décide de ne plus croire. Il faut que l’humain apprenne à regarder sa vie, son moment présent afin de raccourcir le temps de l’initiation aux forces solaires.